Le séminaire d'Éric Laurent sur Radio Lacan 2014-2015: Études Lacaniennes à l’ECF : « Parler lalangue du corps »
« Nous partirons du fait que le mystère, le point de réel, est « l’union de la parole et du corps », au-delà de la pulsion freudienne qui réunissait charge libidinale et représentations dans un mythe fondateur. De ce départ, nous avancerons dans l’exploration de « l’analyse du parlêtre » à laquelle nous invite la conférence de J.-A. Miller au dernier congrès de l’AMP. Nous garderons aussi présent, au long de cette étude, combien le paradigme cognitif contemporain de la psychologie veut faire taire le corps, réduit au comportement, pour n’exalter que le processus cognitif, même s’il est qualifié d’émotionnel. Nous nous demanderons aussi, tout au long de l’année, comment cette extension du symptôme permet de maintenir un lien avec les disciplines cliniques qui utilisent ce même mot de symptôme ». Chaque séance sera consacrée à la lecture d’un texte de Lacan qui est mentionné dans la conférence de Jacques-Alain Miller ou qui résonne avec elle.
Radio Lacan remercie Éric Laurent d'avoir donné son accord pour transmettre en différé son séminaire 2014-2015 prononcé au local de l'ECF à Paris: "Parler lalangue du Corps". Les élaborations d'Eric Laurent tout au long de ce séminaire sont un document essentiel pour la préparation du thème du prochain Congrès AMP-Rio 2016: L'inconscient et le corps parlant.
Épisode 3
Troisième séance: Connaître son symptôme?- Lecture de la séance du 16 novembre 1976 du Séminaire: "L'insu que sait de l'une bévue"
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"Alors qu'est-ce que ça veut dire connaître [son symptôme] ? formule Lacan lors de la séance du 16 novembre 1976. Il poursuit ainsi: "connaître veut dire : - savoir faire avec ce symptôme, - savoir le débrouiller, - savoir le manipuler". Éric Laurent commente avec détail la séance du 16 novembre 1976 du séminaire de Jacques Lacan: "L'insu que sait de l'une bévue s'aile à mourre".
La séance est publiée dans Ornicar? n° 12/13, 1977, p.4.
99:33 minutes | Audio en Français | Enregistré le 20.01.2015
Épisode 4
Quatrième séance: L'escabeau et la sublimation– Lecture de « Joyce le symptôme »
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"L'escabeau n’est pas l’échelle – c‘est plus petit qu’une échelle –, mais il y a des marches. Qu’est-ce que l’escabeau ? – j’entends l’escabeau psychanalytique, pas seulement celui dont on a besoin pour prendre des livres dans une bibliothèque. C’est, d’une façon générale, ce sur quoi le parlêtre se hisse, monte pour se faire beau (...) L’escabeau, c’est un concept transversal. Cela traduit d’une façon imagée la sublimation freudienne, mais à son croisement avec le narcissisme. Et voilà un rapprochement qui est proprement de l’époque du parlêtre. L’escabeau est la sublimation, mais en tant qu’elle se fonde sur le je ne pense pas premier du parlêtre. Qu’est-ce que c’est que ce je ne pense pas ? C’est la négation de l’inconscient par quoi le parlêtre se croit maître de son être. Et avec son escabeau, il ajoute à cela qu’il se croit un maître beau. Ce qu’on appelle la culture n’est pas autre chose que la réserve des escabeaux dans laquelle on va puiser de quoi se pousser du col et faire le glorieux"*
Jacques-Alain Miller, "Présentation du thème du Xe Congrès de l’AMP” - Rio 2016.
101:52 minutes | Audio en Français | Enregistré le 03.02.2015
Épisode 5
Cinquième séance: "Le reste du parlêtre, c'est le corps qu'il a". Lecture du Séminaire XXIII
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"Il faut bien que vous réalisiez que ce que je vous ait dit des rapports de l'homme à son corps, et qui tient tout entier dans le fait que l'homme dit que le corps, son corps, il l'a. Déjà dire son, c'est à dire qu'il le possède, comme un meuble, bien entendu. Ça n'a rien à faire avec quoi que ce soit qui permette de définir strictement le sujet, lequel ne se définit d'une façon correcte que de ce qu'il est représenté par un signifiant auprès d'un autre signifiant".
Jacques Lacan, Le séminaire livre XXIII: Le Sinthome, Le seuil, p. 154.
93:38 minutes | Audio en Français | Enregistré le 05.03.2015
Épisode 6
Sixième séance: L’escabeau et le symptôme. La solution Joycienne, de « l’épopée du corps » dans "Ulysse" au désabonnement de "Finnegans Wake"
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"Si Lacan s’est passionné pour James Joyce et spécialement pour son ouvrage Finnegans Wake, c’est en raison du tour de force – ou de farce – que cela représente d’avoir su faire converger le symptôme et l’escabeau. Exactement, Joyce a fait du symptôme même, en tant que hors sens, en tant qu’inintelligible, l’escabeau de son art. Il a créé une littérature dont la jouissance est aussi opaque que celle du symptôme, et qui n’en demeure pas moins un objet d’art, élevé sur l’escabeau à la dignité de la Chose".
Jacques-Alain Miller, "L'inconscient et le corps parlant".
88:33 minutes | Audio en Français | Enregistré le 14.04.2015
Épisode 7
Septième séance: L'inconscient comme élucubration de savoir sur lalangue du corps parlant"
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"Qu’est-ce qu’une élucubration de savoir ? C’est une articulation de semblants se déprenant d’un réel et à la fois l’enserrant. La mutation majeure qui a touché l’ordre symbolique au XXI ème siècle, c’est qu’il est désormais très largement conçu comme une articulation de semblants. Les catégories traditionnelles organisant l’existence passent au rang de simples constructions sociales, vouées à la déconstruction. Ce n’est pas seulement que les semblants vacillent, mais ils sont reconnus comme des semblants. Et par un curieux entrecroisement, c’est la psychanalyse qui, par Lacan, restitue l’autre terme de la polarité conceptuelle : tout n’est pas semblant, il y a un réel."
Jacques-Alain Miller, "L'inconscient et le corps parlant".
98:23 minutes | Audio en Français | Enregistré le 05.05.2015
Épisode 8
Huitième séance: “Le corps parlant et son sinthome. Conséquences sur l’égalité clinique, le transfert, le contrôle, la passe”
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"Il s’ensuit, si je puis dire, une déclaration d’égalité clinique fondamentale entre les parlêtres. Les parlêtres sont condamnés à la débilité mentale par le mental même, précisément par l’imaginaire comme imaginaire de corps et imaginaire de sens. Le symbolique imprime dans le corps imaginaire des représentations sémantiques que le corps parlant tisse et délie. C’est en quoi sa débilité voue le corps parlant comme tel au délire. On se demande comment quelqu’un qui a été analysé pourrait encore s’imaginer être normal".
Jacques-Alain Miller, "L'inconscient et le corps parlant".
93:39 minutes | Audio en Français | Enregistré le 02.06.2015