Résistant à l’effort de réduction classificatoire du projet DSM comme à celui de la psychiatrie classique nominaliste qu’il prolongeait dans le rêve de la faire passer à la nature par un ordre, la folie rôde toujours à l’envers du monde, selon des modalités toujours renouvelées en ce XXIe siècle. Examinant les actes terroristes E. Laurent nous invite à considérer les rapports étroits entre le mystère d’une « cause folle » innommable (cause perdue) et le lien social tel qu’il prend fonction dans les religions selon les modalités particulières de leurs triomphes. Lacan nous fait apparaitre l’envers de jouissance de ce qui fait lien symbolique. Les religions sont branchées sur un point de réel. Le lien social qui s’y constitue relève moins de l’ordre de l’idéal que d’un délire pulsionnel sur le « tout » ; illusion d’une possible jouissance. Leurs triomphes tiennent à la substitution de la société des frères au corps de l’Autre que la psychanalyse nous apprend à reconnaitre comme ce dont on ne peut jouir.